Kabylie : Karim Abranis 2006 à Paris 15°.
1967, deux ans avant Woodstock, sid Mohand Tahar (Karim Branis) et Shamy El Baz Chemini se rencontrent au cours d'une partie de flipper dans un des quartiers populaire de Paris. Deux jeunes adultes grandissent avec les images d'Elvis Presley au cinéma et la lecture de magazines comme Salut les copains. Élevés aux mamelles de groupes comme les Doors, les Who et Grateful Dead, ils veulent devenir rocker.
C'est dans l'avion en direction d'Alger, en 1973, pour participer à un festival que les membres du groupes choisissent le nom de Branis en référence à la tribu berbère des Branis citée par l'historien Charles-André Julien. C'était un défit à l'orientalisme qui frappait la société algérienne sous l'influence du pan arabisme égyptien de Nasser. Oum Keltoum était présentée comme la référence musicale incontestée et même les artistes kabyles sombraient dans l'orientalisme. La musique des Abranis était un défit à l'idéologie dominante. À une époque où il n'était pas de bon ton de prononcer le moindre mot en berbère, les Abranis affichaient une berberité décomplexée, naturelle sans être ostentatoire. Cependant sur place, le nom ne sonnant pas assez algérien aux yeux du régime, les membres du groupe ajoutèrent un A avant Branis, ce qui donne le nom d'Abranis. Et c'est sous ce nom qu'ils remportèrent le prix du Festival à la surprise générale.
Dans la foulée, ils enregistrent leur premier 45T, avec le label Oasis, dans lequel figure les titres Athejeladde en face A et Itri lfjer en face B. Ce premier 45T sortira en 1974 sous le nom de El Abranis. Selon le leader du groupe, il s'agit d'une décision unilatérale d'Oasis.
L'année 1975 fut d'une grande richesse, avec l'enregistrement de 3 nouveaux 45T et d'un album sur cassette. Deux 45T chez le label La voix du Globe, avec le titre culte Thalite en Face B, et la toute première version de leur célèbre tube Linda. Un autre 45T sort, chez le label Cléopatre, ainsi que leur premier album.
Ils enregistrent aussi 2 scopitones, l'ancêtre du video clip, avec les Clodettes.
Seconde époque : les années Jazz-Rock[modifier | modifier le code]
En 1975, après la tournée en Algérie, le groupe se scinde en deux.
Samir Chabane (le batteur) et Madi Mahdi (le guitariste) fondent alors un autre groupe du nom Syphax. Ils sont rejoints par le dernier membre du groupe Maklouf, et un chanteur du nom de Samy.
Dès Abranis d'origine, ne restent que Karim, qui devient guitariste et Shamy l'organiste. D'autres musiciens vont les rejoindre.
Album Abranis 77 (1977)
En 1977, parution d'un 45T et d'un album vinyle 33T, Abranis 77, chez Bordj El Fen, un label algérien. Musicalement, le groupe prend le contrepied de la déferlante disco de la seconde moitié des années 1970. Le style a beaucoup changé, rythme plus lent, textes plus profond, et tentative de fusionner rock et chaabi. L'un de leur plus grand succès le très rock "Cnaɣ lblues" triomphe sur les ondes. Et le groupe découvre la censure sur le morceau Yemma sur la face B du 45T. L'album est enregistre en France, au studio Citeaux. Lors de l'enregistrement de l'album, Karim enregistre lui même plusieurs instruments : Chant, guitare solo, rythmique, basse et batterie. La participation de nombreux musiciens vont contribuer à la coloration chaabi de l'album, comme Mohamed Salahedine à la Sitare, Arif Kendouci, Noumil Mouloud & Rami Mustapha aux violons, Emile Mayons au heaubois, Makhelouf à la basse, Smail Slimani au Houd et Hocine Staifi au derbuka.
Tacklisting de l'album Abranis 77
Face A : A YEMA / RAS JARREHAR / DDELVARE / ESMAH
Face B : CHENAR LBLUES / ESTASRRIH NEVRA ANSARRAH / ELIR DDEL VEZE ERRTHAHAR / AYAHVIVE THEGHZEMDD OULIW / IADA FELAKHE ZMAN
Album Imité Tayri (1978)
En 1978, sortie du 3e album Imité Tayri, toujours chez Borj El Fen. Cet album est à l'opposé du précédent "Abranis 77", sorti tout juste une année auparavant, laissant un impression partagée entre des morceaux légendaires comme le très bluesi "Cnaɣ lblues" et les titres aux sonorités chaabi.
Pour cet album, le groupe s'est entouré de musiciens de la scène jazz, avec entre autres, le bassiste Yannick Top du célèbre groupe Magma. Le pianiste Marc Goldfeder. Le bassiste de Jazz Tony Bonfils. L'album "Imité Tayri" est un sublime album aux sonorités Jazz-Rock dans lequel alterne les très festifs "Eɣedder Amerrzu", "Tameɣra", "Amjahe", "Tassusmi" et des morceaux au tempo plus lents avec "Aqessam", "Ayen ɣizin", "Lqum agi" (le désenchantement de cette génération) ...
1967, deux ans avant Woodstock, sid Mohand Tahar (Karim Branis) et Shamy El Baz Chemini se rencontrent au cours d'une partie de flipper dans un des quartiers populaire de Paris. Deux jeunes adultes grandissent avec les images d'Elvis Presley au cinéma et la lecture de magazines comme Salut les copains. Élevés aux mamelles de groupes comme les Doors, les Who et Grateful Dead, ils veulent devenir rocker.
C'est dans l'avion en direction d'Alger, en 1973, pour participer à un festival que les membres du groupes choisissent le nom de Branis en référence à la tribu berbère des Branis citée par l'historien Charles-André Julien. C'était un défit à l'orientalisme qui frappait la société algérienne sous l'influence du pan arabisme égyptien de Nasser. Oum Keltoum était présentée comme la référence musicale incontestée et même les artistes kabyles sombraient dans l'orientalisme. La musique des Abranis était un défit à l'idéologie dominante. À une époque où il n'était pas de bon ton de prononcer le moindre mot en berbère, les Abranis affichaient une berberité décomplexée, naturelle sans être ostentatoire. Cependant sur place, le nom ne sonnant pas assez algérien aux yeux du régime, les membres du groupe ajoutèrent un A avant Branis, ce qui donne le nom d'Abranis. Et c'est sous ce nom qu'ils remportèrent le prix du Festival à la surprise générale.
Dans la foulée, ils enregistrent leur premier 45T, avec le label Oasis, dans lequel figure les titres Athejeladde en face A et Itri lfjer en face B. Ce premier 45T sortira en 1974 sous le nom de El Abranis. Selon le leader du groupe, il s'agit d'une décision unilatérale d'Oasis.
L'année 1975 fut d'une grande richesse, avec l'enregistrement de 3 nouveaux 45T et d'un album sur cassette. Deux 45T chez le label La voix du Globe, avec le titre culte Thalite en Face B, et la toute première version de leur célèbre tube Linda. Un autre 45T sort, chez le label Cléopatre, ainsi que leur premier album.
Ils enregistrent aussi 2 scopitones, l'ancêtre du video clip, avec les Clodettes.
Seconde époque : les années Jazz-Rock[modifier | modifier le code]
En 1975, après la tournée en Algérie, le groupe se scinde en deux.
Samir Chabane (le batteur) et Madi Mahdi (le guitariste) fondent alors un autre groupe du nom Syphax. Ils sont rejoints par le dernier membre du groupe Maklouf, et un chanteur du nom de Samy.
Dès Abranis d'origine, ne restent que Karim, qui devient guitariste et Shamy l'organiste. D'autres musiciens vont les rejoindre.
Album Abranis 77 (1977)
En 1977, parution d'un 45T et d'un album vinyle 33T, Abranis 77, chez Bordj El Fen, un label algérien. Musicalement, le groupe prend le contrepied de la déferlante disco de la seconde moitié des années 1970. Le style a beaucoup changé, rythme plus lent, textes plus profond, et tentative de fusionner rock et chaabi. L'un de leur plus grand succès le très rock "Cnaɣ lblues" triomphe sur les ondes. Et le groupe découvre la censure sur le morceau Yemma sur la face B du 45T. L'album est enregistre en France, au studio Citeaux. Lors de l'enregistrement de l'album, Karim enregistre lui même plusieurs instruments : Chant, guitare solo, rythmique, basse et batterie. La participation de nombreux musiciens vont contribuer à la coloration chaabi de l'album, comme Mohamed Salahedine à la Sitare, Arif Kendouci, Noumil Mouloud & Rami Mustapha aux violons, Emile Mayons au heaubois, Makhelouf à la basse, Smail Slimani au Houd et Hocine Staifi au derbuka.
Tacklisting de l'album Abranis 77
Face A : A YEMA / RAS JARREHAR / DDELVARE / ESMAH
Face B : CHENAR LBLUES / ESTASRRIH NEVRA ANSARRAH / ELIR DDEL VEZE ERRTHAHAR / AYAHVIVE THEGHZEMDD OULIW / IADA FELAKHE ZMAN
Album Imité Tayri (1978)
En 1978, sortie du 3e album Imité Tayri, toujours chez Borj El Fen. Cet album est à l'opposé du précédent "Abranis 77", sorti tout juste une année auparavant, laissant un impression partagée entre des morceaux légendaires comme le très bluesi "Cnaɣ lblues" et les titres aux sonorités chaabi.
Pour cet album, le groupe s'est entouré de musiciens de la scène jazz, avec entre autres, le bassiste Yannick Top du célèbre groupe Magma. Le pianiste Marc Goldfeder. Le bassiste de Jazz Tony Bonfils. L'album "Imité Tayri" est un sublime album aux sonorités Jazz-Rock dans lequel alterne les très festifs "Eɣedder Amerrzu", "Tameɣra", "Amjahe", "Tassusmi" et des morceaux au tempo plus lents avec "Aqessam", "Ayen ɣizin", "Lqum agi" (le désenchantement de cette génération) ...
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Musique