Jaco van Dormael

  • il y a 16 ans
D’où vient la fascination que l’on éprouve en regardant Toto le héros plusieurs fois d’affilée ? Pourquoi des blocs narratifs entiers s’incrustent-ils dans notre mémoire ? (Thomas enfant ouvrant la porte du placard espérant y découvrir son père vivant alors qu’il vient d’apprendre sa disparition, Alice boutant le feu à la maison des voisins pour prouver à Thomas que sa jalousie n’a pas de fondement ou l’éblouissante séquence finale lorsque Thomas a choisi sa mort à défaut de n’avoir pu maîtriser sa vie, se moquant d’Alfred dont il prend la place, le tout –moins paradoxal qu’il n’y parait—s’achevant sur un hymne à la vie !).

Peut-être bien à cause de cette part d’enfance que chacun d’entre nous refoule dans un inconscient qui, comme chacun sait est structuré comme un langage et qui donc nous renvoie de temps à autre des parties de sa syntaxe. Michel Bouquet (Toto vieux), l’exprime dans un des bonus du DVD, l’originalité de Toto le héros est de parler du rapport que chaque être entretien avec son enfance, ce qui a rarement été traité au cinéma de cette manière. En effet, un septuagénaire reconstruit son destin à partir du constat que la vie a fait de lui un personnage que son enfance était loin d’imaginer qu’il devienne. Le temps ne fait pas qu’user il détourne les désirs d’enfances vers des voies de garage, des bifurcations, un imprévisible qui s’avère souvent prévisible. D’où la blague de Toto adulte lançant dans un silence à couper au couteau : « Quelle heure est-il ? L’heure qu’il était hier à la même heure ! »

http://www.cinergie.be/endvd.php?action=display&id=11

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