• il y a 7 ans
Vous vous souvenez des bras vivants qui sortent des murs tenant les chandeliers ? Les statues mouvantes à l’œil perçant ? Le noir et blanc abrasif d’Henri Alekan, le plus grand chef opérateur de sa génération ? Le costume ruisselant de perles de la Bête ? La tension puissamment érotique qui gagne la soumission de la Belle ? Le conte est magnifique. Il n’apprend pas seulement aux enfants à distinguer la laideur physique de la laideur morale. Il dit aussi ce qu’il y a de plus complexe, de plus vrillé, en nous depuis la nuit des temps. Il dit que la peur peut être source de désir. Et que nos désirs peuvent aussi être la matrice de nos peurs. Il dit d’une certaine manière que pour contrer la peur, nous repoussons nos désirs. Ou pire, que pour comprimer nos désirs, nous agitons la peur. Qu’est-ce qui libère la Bête de son sortilège ? Non pas que la Belle surmonte sa peur, au contraire, qu’elle accepte de l’éprouver pleinement, de plonger dans une inconnue terrifiante en ayant pour seul guide, l’amour.
L'instant Télé dans le 5/7 par Sonia Devillers (6h52 - 20 Mars 2017)
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