• il y a 7 ans
Après avoir dépénalisé les violences conjugales en 2016, le parlement russe continue sur sa lancée en dépénalisant toutes les violences familiales, y compris celles qui touchent les enfants.

Les auteurs de violences sur leur conjoint ou sur leurs enfants risquent désormais une simple amende au lieu d’une peine de prison : ils ne commettent plus un crime, mais une simple infraction.

Pour la députée Olga Batalina, du parti Russie Unie, « si de la violence physique intervient dans le cadre d’une situation de conflit émotionnel, quand un époux ne veut pas vraiment blesser sa conjointe ou son enfant, quand il n’y a aucune persécution, alors c’est acceptable d’un point de vue administratif. »

Cette loi supprime toute possibilité pour les victimes de violences domestiques de porter plainte contre leur agresseur. À moins qu’elles aient lieu plus d’une fois par an. Une décision inadmissible pour celles et ceux qui défendent les droits des femmes et des enfants en Russie.

« La Douma commet un erreur catastrophique », regrette la militante Alyona Popova. « Même avant cette nouvelle loi, les victimes n’allaient pas se plaindre à la police. On leur disait : “Votre mari vous bat parce qu’il vous aime et tout ça, c’est de votre faute” ou alors “Lavez votre linge sale en famille”. Maintenant, la victime sera jugée seule responsable. »

Pour les députés, il s’agit de restaurer une tradition russe de « l’autorité parentale ».
En Russie, selon des statistiques officielles, 40 % des crimes violents sont commis au sein-même d’une famille.
Chaque année, 36 000 femmes sont agressées quotidiennement par leur partenaire et 26 000 enfants sont battus par leurs parents.

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