Une société imaginaire. Aux origines de la cité des images.

  • il y a 8 ans
Par Tonio Hölscher, Professeur émérite d’Archéologie classique à l’Université d’ Heidelberg
Le nouveau départ que connaît l’art visuel grec des VIIIe-VIe siècles avant J.-C. est un facteur essentiel de la formation de la polis grecque. Les « villes » se dotent d’espaces publics : les sanctuaires, l’agora et les nécropoles. Les images y tiennent leur rôle dans la communication avec les dieux, les concitoyens et les morts. Elles sont un élément fondamental dans l’échange de dons qui construit à long terme une relation d’honneur, de faveur et de confiance entre les hommes et les forces supérieures. Les œuvres représentent ensemble l’équilibre vital de la « société conceptuelle ». Dans cette culture archaïque, l’image de l’homme n’est pas caractérisée par des traits individuels mais par des qualités collectives. L’artiste ne se distingue pas dans l’ordre du monde par une créativité individuelle mais grâce au savoir et à la raison.