NON à la guerre civile au liban

  • il y a 16 ans
09-Avril-2008 / Le Figaro :

Le vide politique interne ravive le spectre de la guerre civile

Le roi Abdallah d'Arabie saoudite et le président égyptien Hosni Moubarak se réunissent mercredi à Charm el-Cheikh pour discuter de la crise qui sévit au Liban, sans président depuis le 24 novembre. Pendant que les discussions se poursuivent à l'extérieur du pays, les différents clans se livrent à une course à l'armement.

Appuyés au balcon du premier étage de ce petit immeuble, décoré de l'enseigne «Secure Plus», une dizaine de jeunes Libanais en blue-jeans et tee-shirts scrutent nerveusement du regard les passants. La tension est palpable. «Circulez, y'a rien a voir…», grogne l'un d'eux.

Les drapeaux bleus du parti de Saad Hariri, leader sunnite de la majorité parlementaire trahissent pourtant l'affiliation politique de cette société de gardiennage, implantée au cœur de Ras al-Nabah, un quartier mixte de Beyrouth, théâtre de récents accrochages entre chiites et sunnites. «On est sur nos gardes. On a renforcé nos effectifs. En cas d'attaque du clan opposé, on ne restera pas les bras croisés…», finit par reconnaître Saad Mansour, un des chefs de Secure Plus, au détour de la cage d'escalier. En février, ce sont ses chebab (ses «jeunes»), dit-il, qui ont bataillé contre des partisans du Amal et du Hezbollah, partis chiites de l'opposition. Jusqu'ici, les différends intercommunautaires se limitaient à des accrochages verbaux. Mais dans un Liban sans président, les coups de feu tirés des deux côtés illustrent un problème profond qui ravive aujourd'hui le spectre de la guerre civile : celui du réarmement des milices et de la multiplication des sociétés de sécurité privées qui servent de paravents à certains partis politiques.

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