Schopenhauer et son caniche (Eva Bester)

  • il y a 8 ans
Une anecdote en particulier, tout â fait plausible et datée de la fin des années trente, nous est transmise par le musicologue Schnyder von Wartensee (1786-1868) : « Un jour, un voyageur venu à notre table raconta une histoire arrivée récemment et tout à fait charmante à propos d'un tour réussi par un chien. Schopenhauer écouta le récit avec la plus grande attention et dit : "Oui, ce que vous nous racontez là est certainement vrai. J'y reconnais mes propres chiens. Ils sont supérieurs aux hommes. J’ai [...] un caniche, et quand il fait une bêtise, je lui dis : fi, tu n’es pas un chien, tu n’es qu'un homme. Oui, un homme ! Tu devrais avoir honte. Alors il est tout honteux et va se coucher dans un coin." Tout le monde se tut, tandis que Schopenhauer souriait férocement. [...] Je lui dis alors à haute voix : "Herr Doktor, un homme qui appelle son chien ‘homme’ quand il veut l’injurier, un tel homme, ne devrait-on pas l’appeler ‘chien’ quand on veut lui faire honneur?" [...] Schopenhauer dit alors : ‘Mais oui, je n'aurais rien contre." » (Petit recueil d’anecdotes sur Schopenhauer, édité par Arthur Hübscher, Francfort-sur-le-Main, 1981.)
Dans son testament, le philosophe fait de son chien l’un de ses héritiers. Mais il a aussi légué une partie de sa fortune à sa gouvernante qui recueillit l’animal et s’occupa de lui jusqu’à sa mort.

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