Une belle résidence de campagne en Russie. Châtelains, amis, voisins et domestiques s'y côtoient. Les passions sourdent. La tragédie rôde.
Les dramaturges contemporains farcissent leurs uvres uniquement d'anges, de gredins et de bouffons. J'ai voulu être original, chez moi il n'y a pas un seul brigand, pas un seul ange (quoique je n'aie pu me passer de bouffons), je n'ai accusé personne, ni acquitté personne.
Dans La Mouette un jeune homme s'affronte à sa mère, cherche en vain à lui faire reconnaître sa valeur, puis finit par déclarer forfait. Le jeune homme voudrait bien transformer le monde - et, pour lui, cela veut dire réinventer le théâtre ; la mère et son amant, eux, préfèrent prendre leur plaisir en pactisant avec l'art et le monde tels qu'ils sont. Narcissisme de l'adolescence contre égoïsme de l'âge mûr ?
Tchékhov a fait de l'art le terrain de prédilection des passions, des illusions et des conflits des personnages de La Mouette. Ici, si l'on n'est pas artiste, on aurait voulu l'être : il n'est pas jusqu'au régisseur du domaine ou au médecin du district qui ne soit obsédé par l'engagement artistique, comme s'il était la seule réparation possible pour des vies évidées de sens, le lieu rêvé de la jouissance au milieu de tant de frustrations.
Ce diagnostic acerbe sur la fonction compensatoire de l'art, ce scepticisme devant l'espoir de rédemption qui s'y attache, sont au cur d'une pièce dont le dispositif ironique atteint de plein fouet, aujourd'hui encore, quiconque s'y attaque.
Adaptation et mise en scène de Nicole Gros.
Titre original : Чайка Tchaïka
Auteur : Anton Tchekov
Réalisateur : Nicole Gros, Serge Friedman
Acteurs : Anne Barthel, Philippe de Brugada, Natalia Cellier, Johanna Corbeau, Arnaud Denis, Micaëla Etcheverry, Isabelle Hetier, Jean-Pierre Müller
Producteur : Michel Wyn
Durée : 160 minutes
Année : 2003
Les dramaturges contemporains farcissent leurs uvres uniquement d'anges, de gredins et de bouffons. J'ai voulu être original, chez moi il n'y a pas un seul brigand, pas un seul ange (quoique je n'aie pu me passer de bouffons), je n'ai accusé personne, ni acquitté personne.
Dans La Mouette un jeune homme s'affronte à sa mère, cherche en vain à lui faire reconnaître sa valeur, puis finit par déclarer forfait. Le jeune homme voudrait bien transformer le monde - et, pour lui, cela veut dire réinventer le théâtre ; la mère et son amant, eux, préfèrent prendre leur plaisir en pactisant avec l'art et le monde tels qu'ils sont. Narcissisme de l'adolescence contre égoïsme de l'âge mûr ?
Tchékhov a fait de l'art le terrain de prédilection des passions, des illusions et des conflits des personnages de La Mouette. Ici, si l'on n'est pas artiste, on aurait voulu l'être : il n'est pas jusqu'au régisseur du domaine ou au médecin du district qui ne soit obsédé par l'engagement artistique, comme s'il était la seule réparation possible pour des vies évidées de sens, le lieu rêvé de la jouissance au milieu de tant de frustrations.
Ce diagnostic acerbe sur la fonction compensatoire de l'art, ce scepticisme devant l'espoir de rédemption qui s'y attache, sont au cur d'une pièce dont le dispositif ironique atteint de plein fouet, aujourd'hui encore, quiconque s'y attaque.
Adaptation et mise en scène de Nicole Gros.
Titre original : Чайка Tchaïka
Auteur : Anton Tchekov
Réalisateur : Nicole Gros, Serge Friedman
Acteurs : Anne Barthel, Philippe de Brugada, Natalia Cellier, Johanna Corbeau, Arnaud Denis, Micaëla Etcheverry, Isabelle Hetier, Jean-Pierre Müller
Producteur : Michel Wyn
Durée : 160 minutes
Année : 2003
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Art et design