Yelas "Furulu" (2002) Kabyle moderne

  • il y a 17 ans
Mass YELAS dans le superbe titre Furulu de 2002


Traduction française de Fouroulou :

Très jeune a pris
Le chemin de l'école
En croyant à une réussite facile
A un monde parfait et
Une Algérie meilleure

Ma peine est aux disparus
D'autres tombes prêtes pour les autres
J'ai peur pour votre existence
J'ai beaucoup de peine.....

J'ai beaucoup de peine pour Fouroulou
Beaucoup ont tenté de changer les choses
certains sont morts
D'autres exilés
Au Cambodge comme en Algérie

Attaque par la racine
Combien de morts innocents
Justice serait-elle rendue ?
Pardon Fouroulou

Les jours se suivent
Nos bouches cousues
Et leur choix
Est irréversible

Refusant le progrès
Et l'intelligence
Fouroulou ou
Andy in.....Algeria


A la manière des bluesmen ou des folk singers, Yelas compose seul à la guitare, « comme ça me chante », comme il dit, sur l’instant et non sur commande.

Biographie :

YELAS est né au siècle dernier, à Tarihant, « un petit village perché sur les montagnes, non loin de la mer ». Issu d’un milieu modeste où il fallait travailler pour y arriver, pour s’en sortir. Alors, le petit Kabyle s’est mis au labeur, réussissant un parcours scolaire exemplaire. Mais pourtant, il va vite se balader sur les chemins buissonniers, à l’école de la vraie vie, celle qui le guide à prendre une guitare comme fidèle conseillère, sa langue berbère comme champ d’investigation. Dès 1984, il créé un premier groupe au lycée, où se croisent des reprises de Bob Dylan et Jacques Brel, Paul Simon et Idir. C’est le début d’une belle aventure qui prendra plus de quinze ans avant de le conduire enfin à l’enregistrement de ce premier disque. Entre-temps, le jeune Saïd s’est choisi un surnom qui en dit long sur ses intentions : Yelas, soit « Toujours présent ». Entre-temps, il a participé au Printemps Berbère, s’est engagé plus avant dans la reconnaissance des droits de son peuple, de ses origines. Entre-temps, il est parti en France, où il vit désormais.

A la manière des bluesmen ou des folk singers, Yelas compose seul à la guitare, « comme ça me chante », comme il dit, sur l’instant et non sur commande. « Sans ma guitare, je me sens nu. Avec elle, j’ai voyagé dans toute l’Europe, du Nord au Sud. Je suis même allé aux Etats-Unis, au Canada. » C’est ainsi que le jeune homme a, malgré un an de conservatoire en Algérie (section guitare classique) et des études supérieures de commerce, préféré improviser sa vie au gré des rencontres. Yelas a joué dans le métro ou dans les rues, sur les places publiques ou dans les cafés, pour trois fois rien, pour le plaisir aussi… celui de partager en direct. Aujourd’hui comme hier, il s’inscrit sur la scène, le terrain de tous les jeux et enjeux. D’où son appréhension au moment de passer de l’autre côté du miroir, dans la froideur d’une cabine d’enregistrement. « Le studio, ce n’est pas facile. Rien à voir avec la pratique de la scène. Mais c’est là où tu vois que tu te professionnalise. »