Lettre à une inconnue Emile Leloch

  • il y a 8 ans
Lettre à une inconnue


Je me sens une âme de peintre
Quand je regarde ton visage
Je nage dans ton regard bleu
Comme dans une mer par temps calme
je me laisse porter par le bruit de la houle
Ta tristesse m'émeut autant qu'elle m'émerveille
Tu portes toute la douleur du monde
Et tu réjouis les âmes en détresse
Tu resteras toujours une femme mystérieuse et inconsolable
Ton corps révèle pourtant tous les secrets du monde
Pendant que ton âme chante à l'unisson
Une chanson qui n'a pas encore été écrite
Les lumières tamisées ne laissent filtrer
Que la douceur de ton regard lumineux
Alors que ta seule présence évoque des ailleurs fabuleux
Si Léonard de Vinci avait eu le privilège de te connaître
Il n'aurait probablement accordé aucun crédit à Mona Lisa
le monde entier contemplerait ton visage, avec une ardeur communicative
Me mêlant à la foule des badauds, je regarderais, songeur, ton portrait
En disant simplement, parmi tous les visiteurs rassemblés
« Il me semble que j'ai déjà vu cette femme quelque part ! »
Donne moi ta main, sors de ton cadre
Tu devras franchir allègrement les siècles qui nous séparent
Mais le temps, c'est seulement pour les hommes !
Et les spectateurs, comment vont ils accueillir ce changement ?
--Ils n'ont rien vu, c'est ton esprit qui vagabonde :
la Joconde n'a jamais été modifiée
--Alors laisse-moi encore une fois contempler ton regard,
Me noyer dans tes yeux
Dans cette mer toujours bleue, sans perturbation d'aucune sorte
--Entendu, mais ne reste pas trop longtemps dans l'eau… !.

Émile Lelouch

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