Mathilde Daudet, ancienne photographe et grand reporter pour la télévision, est devenue une femme à 60 ans. Dans son roman très largement autobiographique, "Choisir de vivre" (éd. Carnets Nord), elle raconte son parcours. Témoignage à lire et à écouter en partenariat avec l'émission "28 minutes" d'Arte.
Quand j'avais cinq ou six ans, j'ai pris un sous-vêtement de ma grand-mère et je l'ai transformé en robe de princesse et avec laquelle je me promenais.
Au début, c'était complètement innocent. La honte n'est venue que plus tard, quand un oncle m'a vue habillée ainsi et m'a demandé pourquoi je faisais ça. Je lui ai répondu que j'étais une princesse, car cela me paraissait tout à fait naturel. Il m'a alors dit qu'il ne fallait pas le répéter.
C'est mon premier contact avec le monde des adultes et le monde de l'interdit. J'ai vécu avec cette pensée, avec le fait qu'il ne fallait pas dire. Et je n'ai rien dit pendant 50 ans.
Une transgression énorme : On m'avait appris qu'il fallait être un homme et qu'un homme devait être devant. Qu'il devait procréer, produire, protéger et conquérir.
Tout ça, je l'ai laissé un peu au vestiaire des hommes et quand je suis passée au vestiaire des femmes, j'ai aussi abandonné une partie de mes croyances. Ma conviction qu'il ne fallait pas que je touche à mon corps, c'était quelque chose de fort. Mon corps m'avait été donné tel quel et il était une création de Dieu. C'était une transgression énorme.
Pourquoi on ne t'aimerait plus ? Mes enfants ont été extraordinaires car ils ont admis la chose et leur réaction a été de me dire :
"Pourquoi on ne t'aimerait plus sous prétexte que tu changes de genre ?"
J'ai eu un peu honte de moi et j'en ai été bouleversée parce que je ne leur avais pas fait confiance.
Quand j'avais cinq ou six ans, j'ai pris un sous-vêtement de ma grand-mère et je l'ai transformé en robe de princesse et avec laquelle je me promenais.
Au début, c'était complètement innocent. La honte n'est venue que plus tard, quand un oncle m'a vue habillée ainsi et m'a demandé pourquoi je faisais ça. Je lui ai répondu que j'étais une princesse, car cela me paraissait tout à fait naturel. Il m'a alors dit qu'il ne fallait pas le répéter.
C'est mon premier contact avec le monde des adultes et le monde de l'interdit. J'ai vécu avec cette pensée, avec le fait qu'il ne fallait pas dire. Et je n'ai rien dit pendant 50 ans.
Une transgression énorme : On m'avait appris qu'il fallait être un homme et qu'un homme devait être devant. Qu'il devait procréer, produire, protéger et conquérir.
Tout ça, je l'ai laissé un peu au vestiaire des hommes et quand je suis passée au vestiaire des femmes, j'ai aussi abandonné une partie de mes croyances. Ma conviction qu'il ne fallait pas que je touche à mon corps, c'était quelque chose de fort. Mon corps m'avait été donné tel quel et il était une création de Dieu. C'était une transgression énorme.
Pourquoi on ne t'aimerait plus ? Mes enfants ont été extraordinaires car ils ont admis la chose et leur réaction a été de me dire :
"Pourquoi on ne t'aimerait plus sous prétexte que tu changes de genre ?"
J'ai eu un peu honte de moi et j'en ai été bouleversée parce que je ne leur avais pas fait confiance.
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