"Le Roi Lear"

  • il y a 17 ans
LE ROI LEAR
(spectacle en turkmène surtitré à Dijon janvier 2008)

d'après Shakespeare
mise en scène Ovlyakuli Khodjakuliev
avec Anna Mele

«Le roi Lear», soit mais en langue turkmène. En scène, un acteur, Anna Mele (c’est un homme), qui joue Lear à lui tout seul. Le public est disposé en demi-cercle ou en angle. L’acteur arrive en courant, tourne autour d’un cercle imaginaire; il dépose ses accessoires qu’il porte dans un tapis de feutre attaché sur son dos et qu’il déroule. Il prend alors place sur ce tapis-scène où tout se passe. L’homme est vêtu de vieilles nippes, il porte autour du cou divers colifichets dont une louche de cuisine et une poupée de chiffon ornée d’un miroir sur le ventre. Tout cela lui donne l’air d’un chamane. Un errant, un gueux, un acteur ambulant. Il dispose ses bricoles sur le tapis. Trois figurines de bois (les trois filles de Lear) et le voici qui se met à raconter son histoire. C’est le Lear à la fin de la pièce, qui se remémore toute la pièce. L’idée est simple et forte. Les solutions scéniques sont simples : la louche brandie derrière la tête et un mouvement du bassin et le roi est à cheval. Une poignée de graines jetée à la figure et ce sont les yeux percés de Gloucester. C’est un vieux roi racontant son histoire avec les moyens immémoriaux et increvables du théâtre.
C’est un spectacle fort et rare. En une heure a lieu l’histoire de Lear. L’acteur replie son tapis avec ses accessoires et sort à pas lents. Shakespeare est devenu un conte oriental.