Chemins de terre, vaucluse blues

  • il y a 17 ans
Plaisir perso, plaisir de célibataire en voiture de location. Retrouver un chemin de terre, une draille comme on dit en Provence, entre Villes-sur-Auzon et Mormoiron. M'enfoncer dans la forêt sans savoir si cette route débouche quelque part. Y croire. Comme en Grèce avec Laure quand j'avais trouvé en scooter un chemin de terre à travers la montagne et qu'elle était sûr qu'il ne débouchait pas. En fait, il continuait bien et il arrivait pile à l'endroit désigné sur la carte, près d'un village. Donc passer près d'une maison isolée et continuer plus loin, voir la route s'enfoncer entre deux falaises d'ocre comme si un géant avait coupé la terre avec son couteau, écouter de la bonne musique sur l'autoradio, continuer la rêverie, rejoindre le plan d'eau des Sablettes où seuls quelques pêcheurs courageux traînaillent, se souvenir de toutes les routes comme des lignes de fuite et se laisser bercer par la voix de Barbara qui dit : "Je n'avais pas le talent de vivre à deux. Sans doute n'avais-je pas le talent de l'amour. Que dis-je, sans doute n'avais-je pas de talent..." Je me souviens d'une fille qui disait qu'elle était douée pour le bonheur. Roule, bouboule!