Boris Nordmann

  • il y a 9 ans
Biographie : En 2002, Boris Nordmann quitte ses études universitaires en biologie pour une pratique de l’art

contemporain, lui permettant de développer des manières de faire connaissance par des voies pas forcément verbales

et pas forcément visuelles. Il prépare actuellement une thèse d’anthropologie sur les sociétés cétacés.

www.borisnordmann.com

« En chemin vers l’animal : se sentir autre »

Outils de connaissance, les Fictions corporelles sont des dispositifs fictionnels pour se représenter un savoir, en

l’incorporant dans la représentation que l’on se fait de son corps. Je les porte comme des sculptures. Leur matériaux

est la représentation que vous avez de votre corps. La condition de leur bonne réception est que les gens se sentent à

l’aise. A l’aise pour adopter les consignes et la disponibilité à la découverte. A l’aise pour percevoir aussi le choix de

ne pas adopter les consignes. Elles sont donc le plus souvent présentées à la maison, chez quelqu’un qui choisi

d’inviter ses amis pour un voyage intérieur collectif. Aujourd'hui, trois Fiction corporelles ont été diffusées : « La

méthode pour se sentir cachalot en 1h30 », celle pour se sentir araignée, et « Marseille, se sentir aux dimensions de

l’agglomération ». L’écholocalisation est un mode de perception majeur pour les chauves-souris et les dauphins. La

pratique de l'écholocalisation humaine a été formalisée d'un point de vue pédagogique et psychologique par Daniel

Kish, qui est aveugle. Il utilise l'écholocalisation en complément de la canne pour identifier les obstacles et prendre

des repères jusqu'à plus de cent mètres, sans aucun appareillage. Il émet des « clicks de langue » et distingue un

poteau métallique d'un arbre, ou d'un buisson. En deux ou trois clicks il repère les coins de la pièce dans laquelle il

entre et localise les portes ouvertes, les couloirs, les escaliers montants, les variations de la hauteur du plafond et de la

qualité des murs. Moi-même voyant, j’ai été initié à l’écholocalisation humaine par Daniel Kish et Tom de Witte. En

tant que sculpteur, je voulais comprendre au-delà des mots ce que c’est que de percevoir l’espace par le son. Cette

expérience est pour moi merveilleuse, douce et profondément dépaysante. Une audition moyenne est tout à fait

suffisante. Pour mieux comprendre le monde perçu par l'écho, je tiens un laboratoire-atelier d'écholocalisation

pour voyants et non-voyants, à Marseille, depuis le mois de septembre.

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