• il y a 9 ans
NDLR : NOUS FAISONS PASSER UN COMMENTAIRE QUI NOUS A ÉTÉ TRANSMIS PAR @
CE COMMENTAIRE EST DANS CETET RUBRIQUE CAR LA CATÉGORIE COMMENTAIRE NE LE PREND PAS ?

Pourquoi suffit­il de répondre par l'expression de novlangue "appel à projet" pour expliquer le pourquoi des choses ?
La question des lieux d'expression est une question épineuse à Chambéry depuis plusieurs décennies (comme partout ailleurs). S'approprier un espace public pose beaucoup de questions et on ne peut se satisfaire de dire qu'on a simplement répondu à un "appel à projet". Je renvoie tout le monde au problème posé par le mot projet et les logiques de "projets", tel qu'il a été mis en évidence par Boltanski, et repris ensuite par Franck Lepage. Encore une fois on semble se moquer de regarder les choses sous l'angle
public/privé. D'habitude, la TVNet citoyenne fait partie des rares personnes qui n'oublie pas, d'ordinaire, cette CRUCIALE grille de lecture. Mais dans ce
reportage, ça manque. Pourquoi ces gens bénéficient d'un tel espace qui normalement devrait être partagé entre tous ? Voilà, LA question. Nous vivons
de l'inégalité, de la concurrence, et de la compétition, okay, mais ça ne sera peut­être pas toujours comme ça, donc continuons, au moins de poser les
bonnes questions. De deux choses l'une, soit cet "ENDROIT" est une initiative privée (je rappelle qu'une compagnie est juridiquement la plupart du temps une association Loi
1901, et qu'une asso Loi 1901 est une structure de droit privé) et donc ces trois compagnies louent un espace, ou possèdent en propre un espace et présentent donc "leurs choses à eux" (et celles de leurs "amis", parce que ça suffit de se cacher derrière le mot de "programmation"), soit on est donc bien au "CHS de Bassens", et là apparaît des questions concernant le bien commun, le bien public. Le CHS de Bassens, de son côté, peut passer un « appel à projet » pour avoir des artistes, mais le vrai nom de tout ceci, c'est une privatisation de
l'espace public. Pourquoi ces trois compagnies seraient­elles favorisées sur des milliers d'autres personnes ?! Qui décide que ces trois compagnies vont avoir plus de
possibilités que les autres, et que les simples citoyens, pour s'exprimer et travailler ? Et pourquoi 3, pourquoi pas la totalité des compagnies de la région
de Chambéry pour commencer ? Où en est "Théâtre en Savoie" ? Et le citoyen ? Peut­il, lui aussi, avoir des lieux pour s'exprimer, pour proposer des formes ?
Sur leur site (de L'endroit), ils disent que le lieu sera ouvert aux autres "dans les périodes creuses"... Ha bon : eux règnent (dans ce qui est pourtant un
espace public), mais s'ils partent en vacances ou se coucher, alors ils laisseront les miettes aux autres ?!
J'ajoute que j'ai comptabilisé au moins 11 occurrences du mot TRAVAIL en 11 minutes de reportage, et que l'ensemble de la langue de ces personnes est extrêmement pauvre (dans le sens de très attendue et CONFORME). Que "le clown" (au sens large) ait l'intelligence de penser au fond de lui qu'il a une activité qui vaut largement celle du médecin ou de l'ingénieur, c'est bien, mais qu'il se sente l'obligation de nous dire toutes les deux phrases qu'il TRAVAILLE, pour répondre à l'idéologie du travail, c'est triste. La fille dit
"bousculer les codes", mais son langage est le langage officiel de "l'art vivant" qu'on entend partout depuis 30 ans. Dire qu'on "bouscule les codes" fait
justement partie des codes... Pourquoi toujours vouloir décloisonner partout mais en cloisonnant ? Le mot "Projet" aussi (Cf Boltanski­Lepage) au moins 5 occurrences je crois
(toujours en 11 min), "Création"..., "les Publics".(bcp d'occurrences aussi), "Programmation" (au moins 7 occurrences je crois), "Son univers",...
Ils parlent tous pareil ces gens­là, ça fait peur( donc = niveau d'entropie élevé, et, niveau d'individuation, de diversification, et de singularité extrêmement bas,...)
Mais tout cela sera INOFFENSIF pour le système.
Comme d'hab : RIEN DE NOUVEAU SOUS LE SOLEIL.

Antigone Lécureuil

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