Le Conseil National palestinien qui doit se tenir à la mi-septembre est important à plus d’un titre. Il pourrait enfin tirer les conséquences de la paralysie de l’autorité palestinienne et des tentatives d’Israël d’exploiter cette période à son avantage.
http://www.lejdd.fr/International/Proche-Orient/Le-Grand-angle-diplo-pourquoi-la-Palestine-peut-mourir-749527
Mahmoud Abbas a 80 ans. Cela fait dix ans qu’il est à la tête de l’Autorité palestinienne tandis que le Parlement palestinien n’a pas été renouvelé depuis 2006. Autrement dit, en Cisjordanie comme à Gaza il y a une panne de légitimité. D’un côté le Fatah, de l’autre le Hamas, deux frères ennemis de la cause palestinienne incapables de s’entendre. Mais un an après la terrible guerre menée par Israël contre Gaza, voilà que ces deux entités discutent. Dans le plus grand secret, les israéliens tentent de négocier leur sécurité en échange de concessions sur le plan économique, humanitaire et financier. Permettre le développement économique de Gaza à condition que les factions armées cessent leurs tirs de roquette ou de missile sur Israël. Est-ce un marché de dupes ? Ce qui est sûr c’est que l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas est affaiblie par ce genre d’actions unilatérales et que ces tractations accentuent la crainte d’un divorce entre Gaza et la Cisjordanie. Comme le dit un ministre européen des affaires étrangères, si ce projet devait aller au bout, c’en serait fini de l’unité palestinienne et donc de la cause pour obtenir un Etat.
Bien entendu, rien ne dit que ces négociations soient couronnées de succès. Mais depuis que Mahmoud Abbas a remis sa démission de patron de l’OLP, on voit bien que la tentation à Ramallah est de dire à Israël, puisque c’est comme ça, débrouillez-vous tout seul.
Or cette hypothèse est prise au sérieux dans la région. Renoncer à assumer le peu de prérogatives de l’Autorité palestinienne reviendrait de fait à renoncer à l’Etat palestinien. Les conséquences en seraient incalculables sur le plan sécuritaire ou économique. Cela laisserait libre cours aux extrémistes de chaque camp, notamment en Israël où les ultras qui entourent le premier ministre Netanyahou sont partisans de ré-annexer la Cisjordanie. Pour les américains, c’en serait fini des espoirs de remettre les uns et les autres autour de la table pour négocier la fameuse solution des deux Etats. Pour la France en particulier, cela la priverait de tout projet de relance du processus de paix, un projet soutenu par les pays arabes.
Bref, pour tous ceux qui croyaient que le conflit israélo-palestinien n’était plus d’actualité dans un contexte dominé par l’Iran et la lutte contre Daech, ce qui se passe en ce moment laisse entrevoir ce qu’un diplomate résume ainsi : soit l’émergence d’un Etat binational dominé par Israël soit, purement et simplement un Etat d’apartheid.
http://www.lejdd.fr/International/Proche-Orient/Le-Grand-angle-diplo-pourquoi-la-Palestine-peut-mourir-749527
Mahmoud Abbas a 80 ans. Cela fait dix ans qu’il est à la tête de l’Autorité palestinienne tandis que le Parlement palestinien n’a pas été renouvelé depuis 2006. Autrement dit, en Cisjordanie comme à Gaza il y a une panne de légitimité. D’un côté le Fatah, de l’autre le Hamas, deux frères ennemis de la cause palestinienne incapables de s’entendre. Mais un an après la terrible guerre menée par Israël contre Gaza, voilà que ces deux entités discutent. Dans le plus grand secret, les israéliens tentent de négocier leur sécurité en échange de concessions sur le plan économique, humanitaire et financier. Permettre le développement économique de Gaza à condition que les factions armées cessent leurs tirs de roquette ou de missile sur Israël. Est-ce un marché de dupes ? Ce qui est sûr c’est que l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas est affaiblie par ce genre d’actions unilatérales et que ces tractations accentuent la crainte d’un divorce entre Gaza et la Cisjordanie. Comme le dit un ministre européen des affaires étrangères, si ce projet devait aller au bout, c’en serait fini de l’unité palestinienne et donc de la cause pour obtenir un Etat.
Bien entendu, rien ne dit que ces négociations soient couronnées de succès. Mais depuis que Mahmoud Abbas a remis sa démission de patron de l’OLP, on voit bien que la tentation à Ramallah est de dire à Israël, puisque c’est comme ça, débrouillez-vous tout seul.
Or cette hypothèse est prise au sérieux dans la région. Renoncer à assumer le peu de prérogatives de l’Autorité palestinienne reviendrait de fait à renoncer à l’Etat palestinien. Les conséquences en seraient incalculables sur le plan sécuritaire ou économique. Cela laisserait libre cours aux extrémistes de chaque camp, notamment en Israël où les ultras qui entourent le premier ministre Netanyahou sont partisans de ré-annexer la Cisjordanie. Pour les américains, c’en serait fini des espoirs de remettre les uns et les autres autour de la table pour négocier la fameuse solution des deux Etats. Pour la France en particulier, cela la priverait de tout projet de relance du processus de paix, un projet soutenu par les pays arabes.
Bref, pour tous ceux qui croyaient que le conflit israélo-palestinien n’était plus d’actualité dans un contexte dominé par l’Iran et la lutte contre Daech, ce qui se passe en ce moment laisse entrevoir ce qu’un diplomate résume ainsi : soit l’émergence d’un Etat binational dominé par Israël soit, purement et simplement un Etat d’apartheid.
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