À Stockholm, les ministres déjeunent à la cantine, tout comme les hauts fonctionnaires et leurs secrétaires. Pas d'alcool, pas de fromage ni de dessert, Seulement des carafes d'eau… et du lait froid. «Et si un ministre oubliait de débarrasser son plateau, commente un fonctionnaire, vous n'imaginez pas les gros titres le lendemain dans la presse!»
En Suède, «les ministres mènent une vie normale, renchérit Lena Hjelm-Wallén, ancien chef (sociale-démocrate) de la diplomatie suédoise. Bien sûr, au ministère des Affaires étrangères, il y a un cuisinier et des salons pour recevoir nos hôtes. Mais, au quotidien, pourquoi ne pas déjeuner à la cantine?» Les ministres, martèle un fonctionnaire, «sont là pour servir, et non se faire servir». L'idée, poursuit-il, c'est que «chaque membre du gouvernement a un salaire, que tout le monde connaît, et rien de plus».
Pas de voiture avec chauffeur
Modestie, rigueur et honnêteté: voilà les premières qualités exigées des ministres suédois. Aucun logement de fonction ne leur est proposé. Seul le chef du gouvernement a droit à un appartement - 175 m2, pour lesquels il paie un modeste loyer - dans une belle maison blanche sur les quais. Pas de voitures avec chauffeur non plus, sauf pour le chef du gouvernement et celui de la diplomatie: en déplacement, les ministres se débrouillent, prennent le train, la police pouvant assurer leur transport en cas de besoin. «Un jet privé? Une suite dans un palace? Chez nous, c'est inconcevable: c'est si loin de notre culture!, indique Hans Sundström, avocat et conseiller juridique de plusieurs agences gouvernementales. Ici, il n'est pas rare de croiser un ministre à la gare, ou dans un grand magasin. C'est d'ailleurs alors qu'elle faisait ses courses, sans garde du corps dans un grand magasin, que notre chef de la diplomatie Anna Lindh fut assassinée en 2003.»
«Un scandale sexuel, cela pourrait passer. Mais pas un scandale impliquant de l'argent public, même s'il ne s'agissait que de quelques couronnes…»
Quant aux bureaux, ils sont fonctionnels, avec des meubles de type Ikea. Frais de réception, de déplacement, communications téléphoniques: tout est minutieusement réglementé et vérifié. Les données personnelles, comme les factures les plus modestes sont accessibles à tous. «Si vous voulez savoir combien tel ministre a payé sa maison ou à combien se monte sa taxe d'habitation, vous n'avez qu'à cliquer! , indique Hans Sundström. La transparence est l'une de nos valeurs premières.» Leurs coups de fil privés, les ministres les donnent avec leur portable personnel. Ils voyagent en classe économique, sauf sur les vols long-courriers.
«Un scandale sexuel, cela pourrait passer, résume Hans Sundström. Mais pas un scandale impliquant de l'argent public, même s'il ne s'agissait que de quelques couronnes…»
«Scandale Toblerone»
À Noël dernier, l'une des agences gouvernementales a organisé une soirée, semble-t-il un peu trop arrosée. «Nous avons droit, en principe, à une fête par an pour le personnel, précise le conseiller juridique. Avec maximum deux verres de vin par personne! Là, cette limite a été dépassée, et cela a créé un énorme scandale: les responsables ont été licenciés, le gouvernement a été accusé de ne pas bien contrôler ses agences, et même le premier ministre, Fredrik Reinfeldt, a dû s'expliquer là-dessus!»
Fin 1995, pour quelques barres chocolatées réglées avec sa carte de crédit de fonction, Mona Sahlin, numéro deux du gouvernement d'Ingvar Carlsson, avait dû démissionner. Même si la jeune femme s'était empressée de rembourser, ce «scandale Toblerone» l'aura marquée à vie… «Elle n'a rien volé, n'a commis aucun crime, mais elle a mis dix ans avant d'oser revenir en politique, conclut l'avocat. Et encore, elle a été battue.»
En Suède, «les ministres mènent une vie normale, renchérit Lena Hjelm-Wallén, ancien chef (sociale-démocrate) de la diplomatie suédoise. Bien sûr, au ministère des Affaires étrangères, il y a un cuisinier et des salons pour recevoir nos hôtes. Mais, au quotidien, pourquoi ne pas déjeuner à la cantine?» Les ministres, martèle un fonctionnaire, «sont là pour servir, et non se faire servir». L'idée, poursuit-il, c'est que «chaque membre du gouvernement a un salaire, que tout le monde connaît, et rien de plus».
Pas de voiture avec chauffeur
Modestie, rigueur et honnêteté: voilà les premières qualités exigées des ministres suédois. Aucun logement de fonction ne leur est proposé. Seul le chef du gouvernement a droit à un appartement - 175 m2, pour lesquels il paie un modeste loyer - dans une belle maison blanche sur les quais. Pas de voitures avec chauffeur non plus, sauf pour le chef du gouvernement et celui de la diplomatie: en déplacement, les ministres se débrouillent, prennent le train, la police pouvant assurer leur transport en cas de besoin. «Un jet privé? Une suite dans un palace? Chez nous, c'est inconcevable: c'est si loin de notre culture!, indique Hans Sundström, avocat et conseiller juridique de plusieurs agences gouvernementales. Ici, il n'est pas rare de croiser un ministre à la gare, ou dans un grand magasin. C'est d'ailleurs alors qu'elle faisait ses courses, sans garde du corps dans un grand magasin, que notre chef de la diplomatie Anna Lindh fut assassinée en 2003.»
«Un scandale sexuel, cela pourrait passer. Mais pas un scandale impliquant de l'argent public, même s'il ne s'agissait que de quelques couronnes…»
Quant aux bureaux, ils sont fonctionnels, avec des meubles de type Ikea. Frais de réception, de déplacement, communications téléphoniques: tout est minutieusement réglementé et vérifié. Les données personnelles, comme les factures les plus modestes sont accessibles à tous. «Si vous voulez savoir combien tel ministre a payé sa maison ou à combien se monte sa taxe d'habitation, vous n'avez qu'à cliquer! , indique Hans Sundström. La transparence est l'une de nos valeurs premières.» Leurs coups de fil privés, les ministres les donnent avec leur portable personnel. Ils voyagent en classe économique, sauf sur les vols long-courriers.
«Un scandale sexuel, cela pourrait passer, résume Hans Sundström. Mais pas un scandale impliquant de l'argent public, même s'il ne s'agissait que de quelques couronnes…»
«Scandale Toblerone»
À Noël dernier, l'une des agences gouvernementales a organisé une soirée, semble-t-il un peu trop arrosée. «Nous avons droit, en principe, à une fête par an pour le personnel, précise le conseiller juridique. Avec maximum deux verres de vin par personne! Là, cette limite a été dépassée, et cela a créé un énorme scandale: les responsables ont été licenciés, le gouvernement a été accusé de ne pas bien contrôler ses agences, et même le premier ministre, Fredrik Reinfeldt, a dû s'expliquer là-dessus!»
Fin 1995, pour quelques barres chocolatées réglées avec sa carte de crédit de fonction, Mona Sahlin, numéro deux du gouvernement d'Ingvar Carlsson, avait dû démissionner. Même si la jeune femme s'était empressée de rembourser, ce «scandale Toblerone» l'aura marquée à vie… «Elle n'a rien volé, n'a commis aucun crime, mais elle a mis dix ans avant d'oser revenir en politique, conclut l'avocat. Et encore, elle a été battue.»
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