• il y a 9 ans
Il manie l'art du contre-pied...Sans crier gare, Medine a sorti à la surprise générale son nouvel EP nommé Démineurs. Un projet qui marque le retour de l'artiste en indépendant, toujours au sein du label Din Records. A cette occasion, l'artiste a accueilli l'équipe de Booska-P dans sa ville du Havre pour un entretien intimiste sans langue de bois.

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Amusant
Transcription
00:00 [Musique]
00:19 Vous scappez le Havre !
00:21 Comment va ?
00:22 Amod ?
00:23 Et toi ?
00:24 Monsieur Tobossi ?
00:26 Mon gars, alors tu m'appelles par mon blase, mon vrai blase ?
00:30 C'est ça.
00:31 T'es comme un ambassadeur non ?
00:33 Pourquoi ?
00:34 Tu vas dans toutes les villes, tu te déplaces, tu es devenu l'ambassadeur de ces...
00:39 Non on est venu te voir au Havre, c'est la deuxième, troisième fois je crois on vient.
00:42 On vient de voir, on aime bien voir les Raptors dans leur univers et tout ça.
00:46 Ça c'est une bonne nouvelle.
00:47 La très peu se déplacent ici.
00:49 Ouais j'imagine, mais nous on est, je vais pas dire des vrais mais...
00:53 Vous êtes sur le terrain, c'est déjà ça.
00:55 Ouais on aime ça tu vois, donc on se déplace, tu vois on est pas des trucs blanqués derrière nos Twitter, donc on se déplace.
01:00 Merci d'être là, c'est bien.
01:02 Vas-y on va aller le voir chez lui.
01:03 En plus t'as amené le soleil avec toi.
01:04 En plus voilà, on a amené le soleil parisien et tout.
01:06 On va manger un bout.
01:07 Vas-y on va manger et... on va manger.
01:10 Bismillah.
01:11 On va parler musique.
01:12 Vas-y, on parle, y'a pas de soucis.
01:14 On y va à pied ou en voiture ?
01:15 On y va en voiture.
01:16 Ok.
01:17 On va voir le Havre un peu, la plage tout ça.
01:19 On prend ton Touareg ?
01:20 Non.
01:21 Quel Touareg tu parles ?
01:22 C'est...
01:23 La France j'y suis, j'y reste, anticolonial Jean Jaurès,
01:27 J'suis un nouveau franco-algérien comme Jacques-Montsoir Vergès.
01:31 Je suis le Pâques et le Fennec, vois-tu la voie que je fais naître ?
01:35 J'suis un cocktail explosif comme Adam Brassens et Edwy Plenel.
01:39 On cherche des modèles, ils cherchent des modèles économiques, tu cherches le problème ?
01:44 Il n'est pas dans les mots d'un gosse de 8 bûches, bouche de pelogiste.
01:48 Si t'es en mode Ribou que Polo Jeanne, ce n'est pas de l'incitation, c'est de la franchise, parole d'Apollo Cris.
01:55 C'est quoi ici, c'est ton quartier ici ?
01:57 Ici c'est Cocrioville, c'est mon quartier d'adoption.
01:59 J'ai pas grandi ici, j'y vis ici parce que j'ai ma belle-famille maintenant.
02:03 Qui dit belle-famille dit resto.
02:05 Resto à volonté, midi et le soir.
02:08 A volonté.
02:09 Voilà.
02:10 Et moi j'ai grandi au Montgaillard, c'est un quartier similaire à celui-là.
02:13 Il n'y a pas autant d'habitants, mais voilà, ça se ressemble énormément.
02:17 C'est à même pas 10 kilomètres d'ici.
02:20 C'est ça qui est bien ouaf, c'est qu'on a le droit de déménager.
02:23 Vous, quand vous déménagez dans le 9-3 alors que vous aviez grandi dans le 9-4,
02:28 il y a comme une trahison qui s'opère.
02:31 Ici on a le droit de changer de quartier.
02:33 On reste 7-6.
02:34 Ouais, quoi que, ouais.
02:36 Moi je crois que tu t'étais un peu...
02:39 T'étais dans un quartier un peu huppé, je sais pas.
02:42 Finalement non, même pas, t'es resté là.
02:44 J'ai surtout pas les moyens, c'est ça la vérité.
02:46 C'est que le prix de l'immobilier a augmenté partout, et même ouaf.
02:49 Tu sais, quand tu veux aller habiter un peu à la plage,
02:52 là où est-ce qu'on va aller manger un bout, là c'est hors de prix.
02:55 Le mètre carré, il est hors de prix.
02:57 Je suis dans un quartier proche de ma belle famille,
03:00 mes enfants sont à l'école publique.
03:02 C'est ça la vraie vie.
03:04 Ah ouais, moi je pense qu'on est dans une école coranique.
03:06 Une école coranique, ça existe, ça.
03:08 Ça existe.
03:09 T'as le droit en France, la laïcité, t'as le droit.
03:11 Je sais pas.
03:12 Droit là.
03:13 Ouais, tout droit.
03:14 Ouais, non, je sais pas.
03:16 C'est bien, école publique, faut le préciser, ça.
03:19 Ouais, il faut le préciser.
03:21 Tu sais, moi je suis contre le communautarisme, là, sur beaucoup de choses.
03:25 Y compris l'éducation nationale.
03:28 Les gens pourraient croire le contraire, non ?
03:31 Pourquoi ils pourraient croire le contraire ?
03:33 Non, mais...
03:34 Qu'est-ce qui les pousserait à croire ça ?
03:37 Quand on voit, on t'écoute, tu vois.
03:41 Quand les gens ils poussent pas le truc un peu plus loin.
03:43 Ça, c'est des préjugés.
03:44 Ouais, voilà.
03:45 Encore une fois, c'est une crainte, c'est des a priori.
03:48 Moi, je suis pour l'école publique et je suis pour réformer l'école publique, même.
03:52 Bien sûr qu'il y a des choses qui ne me vont pas.
03:55 Ne serait-ce que le système éducatif, la façon dont on enseigne les choses,
03:59 l'appauvrissement, la déscolarisation des enfants de plus en plus tôt,
04:05 ils apprennent à lire de plus en plus tard, etc.
04:07 C'est des choses qui me font chier, clairement.
04:10 Et j'ai pas envie de donner réponse à ça par le communautarisme.
04:14 Tu vois ce que je veux dire ?
04:15 En disant, voilà, si je veux que mon fils grandisse dans un bon cadre et une bonne éducation,
04:19 sache bien parler plusieurs langues, etc.
04:22 La solution n'est pas de forcément le déscolariser de l'école publique
04:26 et d'aller dans une école dite religieuse.
04:29 Ça n'est pas la solution pour moi.
04:31 La solution, c'est de continuer à se battre pour maintenir l'école,
04:35 la réformer, l'école publique,
04:37 et d'avoir des profs de plus en plus de meilleure qualité.
04:39 C'est ça la solution.
04:40 Donc là, t'es pour le truc de Merjad Vallaud-Belkacem,
04:42 le truc qu'elle veut faire, la réforme des collèges ?
04:45 Je te dis la vérité, j'ai pas assez étudié le dossier pour pouvoir te dire je suis pour ou contre.
04:49 Il y a un truc où elle veut pousser l'élan, un truc comme ça.
04:53 Il y a des langues qui vont disparaître et d'autres qui seront mises plus en avant, je pense.
04:57 Franchement, je connais pas assez le dossier pour pouvoir te répondre.
04:59 Je sais qu'il y a des risques à tous les niveaux.
05:01 Aujourd'hui, il y a des risques d'appauvrissement de plus en plus.
05:06 Et pas que sur le plan de l'éducation, aussi sur le plan de la moralité et des valeurs.
05:11 C'est une réalité.
05:12 Dans l'école publique française aujourd'hui, au nom de la laïcité, de la mixité, etc.,
05:18 on s'autorise des choses qui sont de plus en plus dépravantes.
05:22 Et ça me désole.
05:23 Et ma réponse à moi n'est pas de dire "communautarisons-nous, créons nos écoles, créons nos trucs".
05:30 Ça n'est pas ma réponse.
05:31 Moi je suis un Français, je paye mes impôts, je vote ici, croyez-moi vous allez changer l'école.
05:35 Vous allez changer l'école et vous allez faire en sorte que mes enfants aient une vraie éducation à l'école publique.
05:42 Et qu'ils grandissent avec leurs concitoyens, avec leurs camarades, etc.
05:49 Et pas que des concitoyens et des camarades de la même religion, de la même foi, etc.
05:54 Toi en plus, t'es dans plein de combats, j'ai l'impression.
05:56 Tu veux te battre pour ce truc-là aussi ?
05:58 Bien sûr.
06:00 Moi je m'engage à droite.
06:02 Moi je m'engage à plusieurs niveaux, je me suis engagé localement.
06:08 Aussi parce que je pense que c'est important d'agir dans la localité dans laquelle tu te trouves.
06:14 Mon but c'est pas moi de faire du bif dans le Pera et de partir à l'étranger, fargner une T, etc.
06:22 Ça déjà, est-ce que c'est vrai, est-ce que ça existe ?
06:25 Est-ce qu'il y a des gens vraiment qui bifent ici et qui s'en vont et qui vont passer leur retraite dans leur pays d'origine ?
06:30 J'en doute de plus en plus.
06:32 Parce que les gens choisissent les Etats-Unis, choisissent les pays qui sont matériellement stables, géostratégiquement stables.
06:42 Et donc la réalité est celle-ci.
06:45 Moi je suis franco-algérien.
06:47 Donc qui dit franco-algérien, dit que je veux aussi construire une partie de ma vie ici.
06:51 Tu sais qu'avant, quand tu disais que t'étais franco-algérien, je pensais que t'étais 100% algérien et que t'étais français parce que t'es né ici.
06:58 Mais en fait, ton père est algérien et ta mère est française.
07:02 Et ma mère est franco-algérienne.
07:04 En fait, je suis une espèce de grenadine.
07:06 Il y a un peu de grenadine au fond et beaucoup d'eau.
07:11 Après, elle va savoir qui est le sirop et qui est l'eau.
07:16 Prends à gauche la fille.
07:19 Et tes enfants, ils ont quel âge ?
07:21 4 et 6 ans. J'ai une petite fille qui s'appelle Mecca et un garçon qui s'appelle Massoud.
07:26 Ouais, j'ai mis ça.
07:28 Toi aussi, t'en as ?
07:29 Ouais, deux enfants.
07:30 Mais je dirais pas leur place.
07:32 T'as raison.
07:34 T'en as honte, c'est ton problème.
07:36 Non, j'en ai pas honte.
07:37 C'est vrai que quand j'ai entendu les noms de tes enfants, ça m'a surpris un peu.
07:41 Parce que je me suis dit, ah ouais, quand même.
07:43 On dirait que tu pousses les concepts jusqu'aux enfants.
07:46 Tu pousses les concepts dans le porat pour faire des belles phrases, pour faire des beaux morceaux, pour faire kiffer les gens.
07:51 Tu les pousses pas sur tes enfants, sur les prénoms de tes enfants.
07:53 C'est une insulte, je trouve.
07:55 Tu les pousses tout droit et ça sera à gauche, au feu.
07:57 Bah, mais c'est vraiment jusqu'au bout.
07:59 Quand t'entends le nom de tes enfants, t'es même pas surpris.
08:01 C'est un mode de vie, c'est une vocation que j'ai choisie.
08:05 Je fais pas du porat pour faire le rappeur.
08:08 Je suis un rappeur.
08:10 Je fais partie de ceux qui clairement se documentent, essayent de conscientiser sa vie avant de conscientiser son art et sa profession.
08:21 Je ne suis pas un double jeu.
08:23 Je suis en train de te parler honnêtement.
08:25 Je ne suis pas en train de te jouer un rôle.
08:27 Il n'y a pas Médine et son alter ego.
08:29 Ouais, mais c'est vrai. On pourrait croire.
08:32 Pourquoi on pourrait croire ?
08:34 Non, tu vois, je ne sais pas.
08:36 Je ne m'appelle pas Boulehia, ce n'est pas mon onsen.
08:39 Non, mais c'est vrai. En plus, ton vrai prénom c'est Médine.
08:41 Exactement. Déjà, pour commencer, ça devrait te mettre la puce à l'oreille.
08:44 Si tu crois l'inverse, c'est que tu t'es mal documenté ou mal renseigné.
08:47 Non, mais c'est ça. Toi, tu n'as jamais voulu trouver un place de rappeur pour dire Médine et tout dans le rap.
08:52 Quand j'étais gamin, j'avais toutes ces blases, mes frères.
08:55 Entre nous, on avait toutes ces blases.
08:58 Ça ne voulait rien dire.
08:59 Non, c'était…
09:01 Comme tu ne veux pas sortir le nom de tes gosses, je ne sors pas le nom de mon blase de rappeur.
09:05 Sors le nom d'un de tes enfants et je sors mon blase. C'est donnant, donnant.
09:09 C'est là, à droite ?
09:10 À droite.
09:11 Pourquoi Médine ? Du label Dine Record, etc.
09:16 Tout le monde se dit, ouais, les mecs, ils ont fabriqué tout le truc.
09:19 Non, franchement, c'est des choses qui nous réunissent.
09:24 Ce n'est pas quelque chose d'inventé.
09:26 On ne sait pas inventer une histoire.
09:29 Dine Record, c'est parce que…
09:31 Tu fais le tour du rond-point et tu reprends.
09:33 Dine Record, c'est parce que c'est la foi, c'est le mode de vie, c'est cette philosophie-là qui nous a réunis.
09:38 Et qui nous a surtout consolidés.
09:40 Donc, là, c'est historique.
09:42 Ça n'est absolument pas quelque chose de fantasmé, quelque chose de récupéré pour viser un marché.
09:48 Non, c'est une réalité, c'est une histoire.
09:50 Comme Mafia Kinfry, ils étaient tous kinfry.
09:52 Tu vois ce que je veux dire pour la plupart.
09:54 Et donc, c'est ce qui les a réunis.
09:56 C'est ce qui peut-être les a…
09:58 Elle leur a donné un idéal de vie.
10:00 Tu vois, en mode, on est des Africains, on va se débrouiller.
10:03 C'est la débrouillardise avant tout.
10:05 Cet état d'esprit-là, c'est ça qui les a réunis.
10:08 Eh bien, nous, c'est la foi.
10:10 C'est ce qui nous maintient, c'est ce qui nous stabilise.
10:12 C'est un peu notre garde-fou.
10:14 Donc, c'est pour ça que ça s'appelle Dine Record.
10:16 Mais vous ne regrettez pas Dine Record ?
10:18 C'est un peu trop quand même Dine Record, non ?
10:20 Non, du tout, moi je ne regrette pas.
10:22 Vous n'avez pas eu des moments où vous vous êtes dit « Ah ouais, quand même… » ?
10:24 Jamais.
10:26 Aujourd'hui, je le sur-revendique même.
10:28 Dans le sens où, heureusement qu'on s'appelait Dine Record.
10:32 Peut-être que sans ce nom-là…
10:34 Et d'ailleurs, ça fait écho à ce que tu disais sur mes enfants.
10:37 Moi, là, je crois en cette tradition islamo-africaine.
10:44 Qui dit que, justement, lorsque tu donnes un nom à l'un de tes enfants,
10:49 et de qui tu l'as emprunté, il va prendre cette traite de caractère.
10:52 Ça, c'est dans le bouquin Racine, tu sais, Kunta Kinte.
10:55 Là, d'ailleurs, ils vont rééditer la série, etc.
10:58 Et dedans, il y a toute une partie, là, pourquoi Kunta Kinte, on le nomme comme ça.
11:06 Et je crois vraiment, moi, en cette tradition-là.
11:09 C'est pour ça que j'ai appelé mon fils Masoud.
11:11 Parce que j'aimerais qu'il prenne cette traite de caractère du commandant Masoud.
11:14 Et donc, Dine Record, on croit aussi à cette tradition-là.
11:17 Pour le blaze, on aimerait avoir les traits de caractère de notre spiritualité.
11:22 De ce qui nous réunit, de ce qui nous soude,
11:24 de ce qui est un mode de vie et une philosophie de vie.
11:27 C'est un garde-fou.
11:28 Mais tu peux comprendre que ça choque un peu des gens,
11:31 enfin, que ça les gêne, pas choque, mais que ça les…
11:33 Les gens, ils sont choqués pour tout et n'importe quoi.
11:35 À droite, à droite, excuse-moi.
11:37 Les gens, ils sont choqués pour tout et n'importe quoi, aujourd'hui.
11:40 Tu sais, là, je me serais appelé, je ne sais pas moi,
11:44 l'arnaqueur, le braqueur, etc.
11:47 Ça n'aurait choqué personne.
11:48 Il y a cette grande question, mais on ne va pas polémiquer longtemps dessus.
11:51 Le rap, c'est haram ou pas ?
11:53 La musique ?
11:54 Ça, c'est une grande question, ça ?
11:55 Non, mais parce qu'il y a deux avis.
11:57 Enfin, même trois.
11:58 Il y a oui, il y a non, ça dépend.
12:01 Qu'est-ce que tu en penses, toi ?
12:02 Moi ?
12:04 C'est moi qui t'interviewe.
12:06 Non, c'est moi aussi qui t'interviewe aujourd'hui.
12:09 Tu crois que tu vas venir en oeuvre, que tu vas venir les doigts de pied en éventail,
12:12 je vais bronzer, je vais poser des questions, je vais me barrer ?
12:15 Non, moi, je n'ai pas la science pour ça.
12:17 T'as vu, je ne peux pas.
12:18 Et tu crois que je l'ai, moi, cette science ?
12:20 Ouais, moi, t'as vu, je n'ai pas assez de science pour pouvoir répondre à cette question.
12:27 Donc, je vais te laisser répondre.
12:28 Moi, la dernière fois, j'ai vu une vidéo où tu expliquais,
12:33 tu étais avec, je ne me rappelle plus son place.
12:35 Avec Monsef Zenati.
12:36 OK.
12:37 C'est mon professeur.
12:38 D'accord.
12:39 Et comme quoi, tu expliquais par A + B que, voilà.
12:42 Nous, quand on a vu ça, on était un peu choqués, tu vois.
12:45 Mais après, les arguments se tenaient.
12:46 Et il y a des amis à nous, tu vois, à fond dans le diner et tout, qui ont regardé.
12:50 Et tu vois, pourtant, c'est un peu des mecs, tu vois,
12:54 ils sont très tranchés dans le truc et ils ont dit,
12:57 "Ah, elle n'a pas tort."
12:59 En fait, là, pourquoi tu étais choqué ? C'est ce qui m'intéresse.
13:02 Pourquoi vous étiez choqué ?
13:03 En fait, moi, le truc, c'était de...
13:05 Dis-moi, je vais où, là ?
13:06 Ici.
13:07 En fait, le truc, c'était de l'affirmer, quoi.
13:09 Faire une vidéo pour dire...
13:11 Ouais, en gros, parce qu'après, le message à la fin de cette vidéo, c'est,
13:15 "Ouais, la musique est autorisée, faites de la musique."
13:17 Donc, c'est commencer, tu vois, dans le discours.
13:19 Là, c'est un peu caricatural, ce que tu es en train de dire.
13:21 Un petit peu, un petit peu, un petit peu.
13:22 Justement, il ne faut pas caricaturer comme ça.
13:25 Ouais, mais tu sais, les gens, ils ne vont pas aller dans les détails.
13:27 Ils vont se dire, "Ah, bah, la vidéo, elle traite de...
13:29 La musique n'est pas interdite, elle est autorisée."
13:32 Ouais.
13:33 En réalité, c'est pas ça.
13:34 En réalité, c'est une désaffirmation, la vidéo.
13:37 C'est que la vie la plus majoritaire répandue dans la communauté musulmane,
13:41 et depuis des générations, tu sais, c'est un débat qui existe
13:45 depuis l'époque du prophète,
13:49 depuis l'apparition de l'islam.
13:53 Et donc, c'est un débat qui est vieux comme le monde.
13:56 Ce qui fait que nous, on a aujourd'hui quelques armes
13:58 qui nous permettent de contrebalancer avec la vie majoritaire.
14:02 La vie majoritaire, qu'est-ce qu'il dit ?
14:03 Il dit que la musique est interdite.
14:05 C'est la vie majoritaire.
14:06 Qu'il est interdit de l'écouter, qu'il est interdit de la pratiquer,
14:10 que même le salaire de celui qui la pratique est impur, etc.
14:14 Ça, c'est la vie majoritaire.
14:15 Or, la vie minoritaire, qui vient contrebalancer avec ça,
14:19 qui vient clairement apporter des arguments,
14:22 qui vient explicitement, à l'aide de mêmes textes,
14:25 la contrecarrer, la vie majoritaire,
14:29 permet de nous renseigner qu'en réalité,
14:34 il n'y a pas une affirmation "la musique est haram".
14:37 Il y a un type de musique qui est interdit.
14:41 Comme il y a un type de pratique sportive qui peut être interdit.
14:46 Comme il y a un type de parole simple qui peut être interdit.
14:50 C'est quand tu y mets de la vulgarité,
14:52 quand tu y mets de l'indécence,
14:54 quand tu y mets de l'apologie, etc.
14:57 C'est ça qui est interdit.
14:58 Quand tu es dans les extrêmes, dans le mal.
15:00 Donc, la musique est autorisée, à condition,
15:04 avec des conditions.
15:05 Forcément, si tu respectes ces conditions,
15:08 tu peux en écouter, tu peux en entendre,
15:11 tu peux même en pratiquer.
15:13 Et il y a un gros complexe dans la communauté musulmane,
15:15 qui est un grand problème, selon moi,
15:20 c'est le non-respect des divergences.
15:23 À texte égal, à argument égal,
15:27 tu vas tout de même continuer à penser que c'est toi qui as raison.
15:32 Mais moi, il y a celui qui s'interdit la musique pour lui-même.
15:35 Il se l'interdit.
15:36 Et qu'il a des textes,
15:37 et qu'il s'appuie sur des faits religieux,
15:41 sur des textes religieux,
15:42 mais elle est interdite pour toi.
15:44 Tu as raison, dans ton équilibre à toi,
15:45 parce que tu as les arguments et tu as les bons arguments.
15:47 Par contre, ne viens pas me l'interdire à moi.
15:50 Et c'est le grand drame de la communauté musulmane, actuellement,
15:53 c'est qu'on ne respecte plus les divergences
15:56 qui est une bénédiction, selon moi.
15:59 C'est comme Charlie.
16:05 Tu n'as pas le droit de ne pas être Charlie.
16:08 C'est un peu ça.
16:09 Dans le délire.
16:10 C'est un peu ça.
16:11 Il y a l'avis général,
16:12 on peut bien respecter,
16:13 c'est d'avis à les minorités.
16:14 Il y a les extrémistes dans leur façon de penser religieux,
16:18 et il y a les extrémistes qui peuvent être des extrémistes laïcs,
16:24 qui peuvent être des extrémistes sur le plan des valeurs républicaines, etc.
16:28 Toutes formes d'extrémisme, de toute façon, amènent à des dérives.
16:32 Et donc, le truc sur ça, c'est ?
16:36 Le truc sur ça, c'est respectez-vous, bordel.
16:38 Respectez l'avis des autres.
16:40 Lorsque cet avis est argumenté et construit,
16:42 lorsque cet avis vient vous donner des arguments concrets
16:46 que vous ne pouvez réfuter,
16:48 respectez-vous.
16:49 C'est ça le message de cette vidéo-là.
16:52 Respectons-nous.
16:53 Réspectons-nous.
16:54 J'aime ça, j'aime l'adversité.
17:06 J'aime être piqué au vif, etc.
17:08 [Musique]

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