Anniv miss daisy

  • il y a 17 ans
Jean-Pierre Danel nous a laissé observer la bête. Des traces profondes font penser que la guitare a du être violemment serrée dans un étau ou quelque chose de ce genre, ce qui peut laisser dubitatif. Le vernis des côtés a bien souffert, et le dos est très largement râpé. Bref, une vraie relique. En bien mieux. Il est difficile d’expliquer le charme lié à ces usures intensives et parfois radicales. Un peu comme un vieux cuivre patiné sera plus charmant que le même remis à neuf… Les parties plastiques sont d’époque et plutôt dans un état correct, à part quelques petits coups dans la plaque principale. Le manche du vibrato, lui, n’est pas d’origine par contre. Les ressorts originaux sont là, mais Danel les a fait changé. Jean-Pierre a fait rehausser le guide arrondi des cordes, comme les modèles suivants le feront, pour optimiser le retour des cordes à leur place, et donc la tenue de l’accord. Voilà pour l’objet lui-même. Et maintenant, le son. Comment décrire l’impression générale à l’écoute de Miss Daisy ? Ouragan ? Claque ? Avion de chasse ? Bref : ça dégage ! Les notes claquent, les graves sont riches, profonds, les aigus stridents juste comme il faut, les mediums à leur place, avec une pêche de bout en bout, y compris sur les positions intermédiaires. Jean-Pierre nous explique que le niveau de sortie de Miss Daisy est par contre un peu plus faible que celui de La Marquise, qui lui est très élevé. Mais cela ne pose pas l’ombre d’un problème. Le confort de jeu est excellent et la guitare est un plaisir à jouer. « Le manche n’est pas aussi fin que celui de La Marquise, qui est une commande spéciale de l‘époque, avec un profil inhabituel. Mais il reste plutôt mince pour un modèle de 54. !Par Omar Najib www.jeanpierredanel.com