Baugin l'oublieux

  • il y a 9 ans
par Sophie Nauleau, écrivain et productrice radio

Dans le cadre de « Le printemps du baroque » du 28 janvier au 28 février à l’auditorium du Louvre

Pour cette « Œuvre en scène », Sophie Nauleau réoriente le destin du Dessert de gaufrettes, célèbre nature morte du XVIIe siècle signée Baugin – explorant tour à tour son rôle dans le roman de Pascal Quignard, Tous les matins du monde, et sa présence décisive dans le film réalisé par Alain Corneau. Peinture, littérature et cinéma sont ainsi convoqués et conjugués jusqu’à saisir l’insaisissable : quelle influence un tableau de musée peut bien avoir, à des siècles de distance, sur l’imagination d’un romancier ? Comment un cinéaste, donnant vie à l’inanimé, parvient à en faire le décor d’une fascinante résurrection ? Fictions et interrogations participent ici à la redécouverte d’une « peinture coite » victime d’une étrange méprise. C’est en progressant dans la compréhension intime de ces trois formes d’expression, et dans ce qu’elles engendrent ou dévoilent comme en miroir, que le sens, la portée, et même le titre de ce chef-d’œuvre du Louvre sont reconsidérés.

Docteur en Littérature française et diplômée de l’École du Louvre, Sophie Nauleau est l’auteur d’un premier récit La main d’oublies (Galilée, 2007) inspiré par Le Dessert de gaufrettes de Lubin Baugin. Spécialiste des écritures contemporaines, elle a récemment publié un essai sur la poésie équestre d’André Velter dans le sillage de Bartabas (Un verbe à cheval, L’Atelier des Brisants, 2008) et La voie de l’écuyer, livre d’art consacré à l’Académie du spectacle équestre de Versailles (Actes Sud, 2008).
Cavalière, copilote de rallye-raid, clarinettiste et chroniqueuse au magazine Muze, elle a également composé plusieurs anthologies littéraires et poétiques. Productrice sur France Culture depuis 2004, elle anime Ça rime à quoi, rendez-vous poétique et radiophonique tous les samedis à 19 heures.

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