Julien Clerc-Les séparés (poème de Marcelline Desbordes-Valmore)

  • il y a 10 ans
Sans doute une des plus belles chansons de Julien Clerc extraite de l'album "Julien" (1996) dont c'est je crois ma troisième reprise!
Elle a été écrite sur un poème de Marceline Desbordes-Valmore : femme de lettres romantique (1789-1859) dont le talent était reconnu par Balzac, Verlaine ou sainte-Beuve qui décrivait sa poésie en ces mots: « si passionnée, si tendre, et véritablement unique en notre temps"
Autodidacte, elle était en effet très novatrice puisque elle a utilisé pour la première fois des vers de 11 pieds dans ses poèmes
Egalement comédienne et cantatrice dans sa jeunesse, on la surnommait "Notre Dame des pleurs"en référence aux nombreux drames qui jalonnèrent sa vie

Julien Clerc a mis en musique "N'écris pas" (issu du recueil poésies inédites en 1830 ) qui est devenu ici "les séparés"

N'écris pas ! Je suis triste et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés, sans toi, c'est l'amour sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.

N'écris pas ! N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu, qu'à toi si je t'aimais.
Au fond de ton silence, écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.

N'écris pas ! Je te crains, j'ai peur de ma mémoire.
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.

N'écris pas ces deux mots que je n'ose plus lire.
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur,
Que je les vois briller à travers ton sourire.
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur.

N'écris pas ! N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu, qu'à toi si je t'aimais.
Au fond de ton silence, écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !