L’AFFAIRE STRELTSOV 1

  • il y a 10 ans
Dans l’URSS des années cinquante, en pleine guerre froide, le sport constituait un des vecteurs essentiels de l’idéologie socialiste.
Le football, en particulier, discipline reine, réunissant plus d’un million de licenciés, focalisait l’attention des dirigeants du Parti communiste.
Championne olympique en 1956, l’équipe nationale, à la veille de la Coupe du Monde 1958 (organisée en Suède), se présentait comme un des favoris du tournoi, tout en constituant une inconnue pour les médias occidentaux.
De plus, au plan international, l’Union soviétique, forte de son premier succès spatial (Spoutnik, en octobre 1957), affirmait une certaine suprématie sur son rival américain.
Aussi, une victoire au championnat du monde suédois, outre l’impact sportif au plan mondial et national, constituait un prétexte supplémentaire et de poids pour attester de la supériorité du modèle socialiste sur son homologue capitaliste.
C’est dans ce contexte que s’inscrit l’affaire Streltsov, considérée comme emblématique des rapports entre football et communisme.
Icône du football soviétique, véritable superstar et idole de millions de sportifs, Eduard Streltsov, considéré par les spécialistes comme « la plus grande promesse du football mondial au poste d’avant-centre » (Gabriel Hannot, 1956), devait, en principe, connaître la consécration absolue en Suède.
Hélas, considéré comme dangereux pour un régime qui répugnait au culte de l’idole, il fut arrêté en mai 1958, à la veille du départ de la sélection soviétique pour Stockholm, condamné pour viol à 12 ans de réclusion et envoyé au Goulag, où il passa cinq années, avant de revenir au plus haut niveau…
À cet égard, son cas peut-être considéré comme unique dans le football mondial

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