Le chef indien Raoni : "Depuis l’arrivée de l’homme blanc, l'Amazonie est détruite"

  • il y a 10 ans
La déforestation continue en Amazonie et cause la mort des indigènes. Le chef Raoni appelle à ce qu'on respecte ses coutumes et qu'on le laisse vivre en paix.


J-7 avant le début de la Coupe du monde. Alors que les préparatifs s’intensifient, le chef Raoni craint pour son peuple. Figure de la résistance des peuples indigènes au Brésil, Raoni Metuktire, 84 ans, est le chef de l'ethnie Kayapó.

Il a été reçu le mardi 3 juin par le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone et des parlementaires. Le chef Raoni a entamé un tour des grandes villes afin d’alerter sur la déforestation massive de l’Amazonie.

Un barrage en pleine Amazonie

"La Coupe du monde n’est pas dans nos traditions. C’est celle de l’homme blanc mais je ne souhaite pas son annulation", explique le chef Raoni. "Depuis l’arrivée de l’homme blanc, la forêt n’a pas arrêté d’être détruite et beaucoup de gens sont morts. Il faut que l’on nous respecte", ajoute-t-il au micro de RTL.

Un gigantesque barrage va être construit au cœur de l’Amazonie, sur le fleuve Xingu. Un projet auquel s’oppose fortement le chef de l’ethnie Kayapó : "C’est très mauvais pour tous les riverains, cela va inonder leurs terres. Il n’y aura plus de poisson, plus de gibier. Que vont manger mes enfants et petits-enfants ?"

Je respecte votre coutume et votre culture mais je veux la même chose en échange
Chef Raoni

Raonie est prêt à défendre sa terre. "Mais bien sûr que l’on va se bagarrer, je le ferai jusqu’à ma mort", explique-t-il.

"J’ai peur à cause de ces villes qui grandissent partout autour de nos terres. J’apprends beaucoup de choses avec vous. Je respecte votre coutume et votre culture mais je veux la même chose en échange", confie Raoni.

"Je n’ai jamais changé ma pensée et mon discours. Mon souhait, c’est d’être en paix et ami avec tout le monde. Mon père avait raison. Il m’a dit ‘tu verras avec l’homme blanc beaucoup de choses mauvaises vont se passer’", conclut-il.