Athènes Explosion d'une voiture piégée devant la Banque de Grèce

  • il y a 10 ans
Une voiture piégée est à l'origine d'une violente explosion survenue jeudi matin devant le siège de la Banque de Grèce, dans le centre d'Athènes. L'incident n'a pas fait de victime, a-t-on appris de source policière. L'explosion a eu lieu alors que la première émission de dette de la Grèce depuis le début de la crise est prévue jeudi.
Elle est intervenue peu avant 5h, heure belge, dans un véhicule garé sur le trottoir face au siège de la banque centrale, à proximité immédiate d'un bureau de la troïka UE, BCE, FMI des bailleurs de fond internationaux du pays, selon les premiers éléments de l'enquête.

Selon la police, la voiture de marque Nissan, un véhicule volé, était chargée de 75 kilos d'explosifs.Un appel téléphonique au site internet d'actualité Zougla et au journal Efymerida ton Syndakton avait prévenu les forces de l'ordre une heure avant le déclenchement du mécanisme.
La Grèce lance jeudi matin sa première émission de dette à moyen terme depuis 2010 et depuis son exclusion des marchés financiers en raison de la crise des dettes souveraines. L'opération préparée depuis des mois, porte, selon une source gouvernementale, sur une obligation de 2,5 milliards d'euros et sa réussite, basée sur la confiance des investisseurs, représente une étape politique et économique hautement importante pour le gouvernement de coalition d'Antonis Samaras.

Vendredi, le Premier ministre reçoit à Athènes la chancelière allemande Angela Merkel pour sa deuxième visite en Grèce depuis le début de la crise.

Les attentats, généralement sans victime, visant des cibles économiques, institutionnelles ou politiques, sont fréquents en Grèce et généralement attribués à la mouvance anarchiste.
Le gouvernement voudrait aussi par là renverser le climat lourd qui pèse sur sur la scène politique depuis la démission la semaine dernière de Panayiotis Baltakos, secrétaire général du gouvernement et bras droit d'Antonis Samaras. L'homme a été mis en cause, dans une vidéo, pour des liens supposés avec le parti néonazi Aube dorée.
On l'y voit discuter de l'offensive judiciaire enclenchée contre ce parti. Panayiotis Baltakos affirme que les poursuites sont sans objet juridique et n'ont d'autre but que d'arrêter l'ascension du parti néonazi crédité entre 8 et 20% des voix selon les sondages, et qui ravit des voix aux conservateurs face à la gauche.
Le secrétaire général du gouvernement a dû démissionner, d'autant que son fils s'est rendu au Parlement pour frapper les anciens amis politiques de son père.
De son côté, Aube dorée est repassée à l'offensive et promet de nouvelles vidéos qui compromettraient d'autres politiques.
Ami depuis plus de trente ans d'Antonis Samaras, Panayiotis Baltakos est un homme politique important sur l'échiquier politique grec, et surtout celui qui, le premier, n'avait pas exclu une coalition des conservateurs avec le parti d'extrême-droite en cas de victoire de la gauche radicale. C'est aussi celui qui avait fait capoter un projet de loi anti-racistes.