Méloé

  • il y a 10 ans
Ce coléoptère est réparti à travers toute l' Europe, essentiellement dans les régions montagneuses.

Voici sa défense : la production d'un liquide toxique suintant de la bouche et des articulations (sorte de saignée réflexe dite autohémorrhée). Cette excrétion contient de la cantharidine d'une toxicité analogue à celle de la strychnine.

C'est la cantharide dite improprement Mouche d'Espagne appartenant également à la famille des Méloïdés qui détient le plus de cette substance toxique utilisée comme poison et comme médicament aphrodisiaque par les médecins de l'Antiquité et de la Renaissance : elle exerce un effet très fâcheux sur les reins – 0,03 g seulement de cantharidine étant mortel pour l'homme.

Reproduction des méloés

Le scénario s'avère bien complexe. D'abord, une grande quantité d'œufs est pondue puis enterrée : plus de 4000 lors de la 1ère ponte, suivie de plusieurs autres, certes un peu moins fournies. A l'éclosion , les triongulins, nommés ainsi car ils sont munis de pattes portant 3 ongles griffus, ne volent pas plus que leur mère. Ils se déplacent aussi grâce à leurs mandibules et à une papille anale. Très petits, ils se précipitent sur les fleurs, principalement des Composées : le temps presse pour eux, car ils ne peuvent manger avant d'avoir atteint leur but. Celui-ci consiste à se cramponner aux poils d'une abeille venant butiner l'inflorescence (on les appelle à ce stade, "poux des abeilles"). Mais, hélas pour eux, ils se fixent aussi sans discrimination sur des insectes qui les mènent ... à leur perte, n'étant pas nidifiants.

Parvenu par chance au domicile de l'insecte parasité (le plus souvent l'abeille maçonne), le triongulin doit encore patienter alors qu'il est à jeun : ne se détacher de l'abeille qu'à l'instant précis de la ponte, dans une alvéole, d'un œuf pour s'y agripper comme à une bouée pour éviter de s'engluer dans le miel! Là, son premier travail est de dévorer l'œuf dont l'enveloppe vide va lui servir de radeau. Une 1ère métamorphose se produit bientôt : la larve prend une toute autre allure , celle d'un petit ver blanc et flottant, de plus en plus dodu, sans pattes et qui poursuit sa croissance en se nourrissant cette fois du miel. L'ultime métamorphose survient enfin : celle de l'imago ou insecte parfait, qui lui, se nourrit de pollen. C'est pourquoi Jean-Henri Fabre qualifie ces transformations d'hypermétamorphoses.

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