LAURENT BAHEUX - L'animal est un homme comme les autres

  • il y a 11 ans
Ces nouvelles photographies de Laurent Baheux viennent enrichir la très poétique série de portraits en noir et blanc entièrement consacrée aux espèces menacées du règne animal. D'imposants mammifères tels que des lions, des éléphants ou des rhinocéros sont ainsi représentés seuls ou en groupe dans un environnement naturel et serein. Leurs traits de caractères, révélés par la majesté de leurs postures et l'intensité de leurs regards, sont volontairement soulignés.
Sensible à leur beauté et admiratif de leur puissance, l'artiste les confronte dans un même paradoxe visuel à leur innocence et à leur grande vulnérabilité.

À la fois documentaire et artistique, son approche se distingue de la photographie animalière habituelle. Le soin apporté à l'isolement des sujets photographiés en noir et blanc rappelle la grande tradition du portrait photographique. À la suite de Nadar, au XIXe siècle, ou de Richard Avedon, plus récemment, qui ont dédié leur savoir-faire aux portraits de figures célèbres ou atypiques, Laurent Baheux transpose cette pratique aux autres espèces animales.
Ses photographies, de grand format, leur confèrent une véritable présence et nous en dévoilent toute la noblesse. La faune africaine, toute en contrastes, est ici magnifiée par un étonnant jeu d'ombres et de lumière. Elle est aussi présentée dans ce qu'elle a de plus humain, au sens individuel du terme : « Si mes images permettent de rappeler que chaque animal est un individu à part entière, alors je considérerai que mon travail sert la cause animale ».

À l'instar de Peter Beard, dont les assemblages de textes et de photographies témoignent, dès les années 60, de la disparition progressive des animaux du Kenya, apparaît chez Laurent Baheux un véritable engagement artistique et environnemental. Ce dernier souhaite rendre hommage et sensibiliser notre regard à la beauté et à la dignité des animaux dominant jusqu'à récemment le continent africain mais dont la survie semble désormais fragilisée : « Partout où l'homme progresse, la nature recule ». Sublime et tragique se conjuguent donc dans ces images intemporelles, rétablissant, le temps d'un regard, la suprématie du règne animal dans l'ordre naturel.

http://www.laurentbaheux.com

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