Avec ou sans Personne

  • il y a 11 ans
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Il y avait peut-être cent ans qu'elle était là
ou peut-être juste un instant.
Le vent de la nuit lui caressait le visage.

Je ne saurais vous dire où était son pays
Où était sa maison.
Si elle était femme de marin, de paysan, d'exilé ou
d'émigrant.
Si elle avait franchi la mer, une montagne ou
l'océan.

La terre semblait être derrière elle.

En la voyant marcher
On pouvait imaginer qu'elle la portait toute seule
sur ses épaules.

Allez donc savoir ce qu'elle s'en allait chercher
Ce qu'elle aurait tant aimé entendre cette nuit-là.

La nuit
les regards des hommes s'éteignent un peu.
On dit que la lumière est à l'intérieur.
Dans un village, au fond d'un port,
en haut d'une montagne,
un phare dans l'océan,
ou bien une étoile dans le ciel.

A chaque chant elle accordait son
âme, elle accordait ses pas.

Elle disait qu'elle voulait apprendre le chemin
Jusqu'aux plus beaux signaux du monde
Jusqu'à la beauté qui unit les hommes, les peuples

Son rêve elle l'écrivait de quatre mots...
L'unité qui rassemble,
La diversité qui enrichit.

Dans chaque chant du monde elle voulait graver
une alliance, une reconnaissance
De chaque langue elle voulait apprendre la part
d'altérité, d'intelligence, d'humanité.

Elle disait que c'était cela la plus belle promesse
d'avenir, de paix, de richesse du monde.

Un jour le poète a écrit pour elle...
L'homme n'est ni grand ni petit
Il a la taille de ce qu'il sait aimer et respecter.

Elle, elle répondait que toute la vie il fallait
apprendre à être l'invité de l'autre,
l'invité du monde,
que c'était cela l'hospitalité.