AL BENSON

@AlBenson
Une critique un peu tardive, (c'était il y a trois mois !), mais comme en musique, le temps ne compte pas, il n' est jamais trop tard pour dire tout le bien de ce concert mémorable. Imaginez la scène, un club de jazz sorti tout droit années 50, ambiance enfumée au possible, l'endroit est bondé, blindé, plein à craquer, appelez ça comme vous voudrez mais le fait est qu'il n' y a plus une seule place de libre quand j'arrive. Les gens mangent, boivent, parlent, lorsque entre en scène cette formation déjà remarquée un peu partout.

A l'origine, de cela, il y a un père et son fils qui partagent le même amour du blues. Cela transpire, cela se voit et le public est tout de suite conquis par cette formation. A les voir, on comprend qu'il s'agit pour eux d'un terrain de jeux est l'on est touché de surprendre les regards complices et touchants d'un père et de son fils. C'est donc parti pour deux heures de déflagrations quand arrivent Al Benson, qui officie au chant (rocailleux), et au piano, son fils ,(le multirécidiviste Cyril Benhamou), à la basse. Ils seront rapidement rejoints par un batteur (détonnant !) et une impressionnante section de cuivres. Au milieu des plats et des serveurs qui tentent de se frayer un chemin comme ils peuvent,(c'est vraiment pas facile pour eux, moi je les regarde, accoudé au comptoir sirotant un cocktail étrange...), le groupe enchaîne reprises des années 50 et standards de jazz revisités avec brio.

On en prend pour notre grade et il tombe des solos de sax (un non-inconnu des scènes marseillaises, le généreux Uli Wolters), et de trompette (un Christophe Leloil en grande forme) comme s'il en pleuvait. A bien y regarder, on comprend que c'est le fiston qui dirige cet orchestre huilé tandis que le papa n'a ne de cesse se castagner son piano en bon bluesman qu'il est. J'avais déjà entendu (derrière la porte d'entrée), cette formation à l'occasion d' un concert au Corbusier où je m'étais vu refuser l'entrée, " complet" qu' on m' avait dit!! J'ai compris qu'il valait mieux arriver à l'heure pour écouter Al Benson Jazz Band... Et dans la tête en rentrant chez moi, ces airs de Ray Charles, Fats Domino... so groovy !